
Anciennes maisons de pêcheurs (disparues)

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Près du Pont de France se trouvaient autrefois les « maisons des pêcheurs » (Maisons des Pêcheurs). Elles étaient situées, vu depuis la terrasse de la Maison de Bouillon, sur la rive derrière l'arc gauche du pont.
Il s'agissait de véritables maisons populaires qui conféraient à cet endroit un charme particulier. On ne sait pas vraiment si des pêcheurs (professionnels) y vivaient. En revanche, il va sans dire que les habitants de ces maisons, comme la plupart des Bouillonnais, allaient souvent pêcher.
Ces « Maisons des Pêcheurs » ont toujours stimulé l'imagination. Ce quartier populaire abritait apparemment quelques personnages excentriques, et les anecdotes croustillantes ne manquent pas.
Il y a l'histoire de ces pêcheurs qui utilisaient une technique spéciale pour pêcher le saumon. La nuit, ces pêcheurs naviguaient sur la Semois dans une barque à fond plat et laissaient flotter dans l'eau quelques bottes de foin enflammées. Attirés par la lumière, les saumons tant convoités s'approchaient, puis étaient capturés par les pêcheurs à l'aide de harpons.
L'une des maisons était alors habitée par l'excentrique Hubert Damilot, surnommé « le Bér ». Il était très chevelu et ne se rendait pas souvent chez le coiffeur. Ses deux fils, Gaston et Julien, avaient eux aussi un surnom. Gaston avait reçu le titre peu enviable de « Singlé » (sanglier). Julien, qui avait les jambes courtes, fut surnommé « Dudule », d'après un personnage principal d'un théâtre forain français.
Les maisons, qui étaient entre-temps tombées en ruine et avaient été gravement endommagées par les bombardements de 1942 (qui visaient le Pont de France situé à proximité), furent démolies dans les années 1950.
