La vieille route vers la France

Bouillon est limitrophe de la France sur plusieurs kilomètres. Cette zone frontalière est principalement constituée de forêts, ce qui en faisait autrefois un paradis pour les contrebandiers qui voulaient traverser la frontière sans être vus avec des marchandises de contrebande telles que du tabac ou du café. Contrebande, douaniers, tourisme de consommation, conflits frontaliers... Tout cela a marqué l'histoire de cette région.

La plus ancienne voie d'accès à la France depuis Bouillon se trouvait à proximité de l'actuel Pont de France, à savoir à l'ancienne porte de la ville, la Porte de France. À l'époque, la route montait en pente raide vers la France. Le long de cet ancien tracé vers la frontière se trouve aujourd'hui la Vieille Route de France. Tout au début de la rue, sur la droite, se trouve une petite maison blanche : c'est l'ancien bureau des douanes. D'anciennes cartes postales en témoignent.

Cette route est déjà mentionnée en 1773. On suppose qu'il existait peut-être auparavant une autre route vers la France (à savoir via « Falize »). Quoi qu'il en soit, d'autres routes vers la France ont été ajoutées par la suite : la grande route vers Beaubru (puis vers Sedan) et (après la création du tunnel sous le château) la nouvelle route vers Corbion (moins escarpée, qui a permis l'installation de la ligne de tramway vers Corbion à la fin du XIXe siècle). Le nombre de postes de douane a également augmenté : Beaubru, Ban d'Alle, Moulin à Vent, etc.

Cette Vieille Route de France est aujourd'hui une route goudronnée sur laquelle on peut rouler facilement. Mais les temps ont changé...
Le célèbre poète français Paul Verlaine en a été plusieurs fois témoin. À partir de 1845 (alors qu'il n'était qu'un enfant d'un an), il passait chaque été dans une malle-poste avec ses parents sur cette Vieille Route de France, venant de Sedan via Corbion et Bouillon, en route vers Paliseul (où vivait sa famille paternelle). Pour le petit Paul, qui avait grandi à Paris, ce voyage était bien sûr une grande aventure et les routes cahoteuses secouaient souvent violemment les passagers de la diligence.

Aujourd'hui, cette longue route escarpée fait également rêver de nombreux amateurs de vélo qui en veulent toujours plus. Très appréciée dans le milieu cycliste, la Côte Vieille route de France occupe en effet la 33e place dans le top 1000 de l'encyclopédie cotacol, un classement des cols belges destiné aux amateurs de vélo. Un véritable défi pour les mollets !